Cet article est basé sur une discussion qui a eu lieu lors du lancement de Sopht au Royaume-Uni, avec la participation de Sunil Veddam, Senior Director of Sustainability Future chez Capgemini, Andrew Morrow, UK SA Sustainability Lead chez AWS, et Magali Saúl, International Expansion Lead chez Sopht.
Les intervenants ont unanimement souligné que la collaboration au sein de l’écosystème du numérique durable est essentielle pour avoir un réel impact.
Repenser la durabilité comme un défi collectif
Dès l’ouverture, Magali a rappelé la conviction de Sopht : “le défi de la durabilité n’est pas quelque chose que nous pouvons résoudre seuls.”
Andrew et Sunil ont prolongé cette idée en insistant sur la nécessité d’une approche d’écosystème, où les partenaires partagent expertise et outils pour atteindre des résultats tangibles.
Le contexte
Sunil, de Capgemini, a rapidement dressé un tableau alarmant : si la contribution de l’IT aux émissions mondiales se situait entre 4 % et 6 % en 2024/2025, elle devrait grimper à environ 30 % au cours des cinq prochaines années. Cette augmentation exponentielle est principalement attribuée à l’adoption massive de l’intelligence artificielle.
Face à ce constat, Capgemini travaille avec le gouvernement britannique pour définir des cadres de référence : de véritables “manuels” intégrant normes, indicateurs de performance et points de données, permettant aux organisations de mieux mesurer et piloter leurs actions.
Collaborer entre techniciens et experts durabilité
Andrew a insisté sur un point essentiel : les entreprises qui avancent le plus vite sont celles où les ingénieurs et les responsables durabilité se parlent réellement.
Trop souvent, ces deux mondes évoluent en parallèle, alors qu’ils devraient s’unir pour traduire les ambitions environnementales en données exploitables.
Le manque d’ingénieurs et de data scientists spécialisés dans la durabilité reste un frein majeur. C’est pourquoi il devient crucial, selon Andrew, d’exprimer clairement les objectifs et de les relier à la donnée, afin d’orienter les décisions sur des bases factuelles.
Co-créer la durabilité dès la conception
Les deux intervenants ont convergé sur une même idée : la durabilité doit être intégrée dès les premières phases de conception, et non ajoutée en fin de projet.
Sunil a rappelé qu’il est plus coûteux de “réparer” a posteriori que d’investir en amont dans des choix responsables :
“Il est plus coûteux de corriger rétrospectivement que d’investir dès le début.” – Sunil, Capgemini
Chez AWS, cette approche se traduit par un pilier de durabilité intégré à l’architecture cloud depuis 2022.
Andrew a encouragé les équipes à s’approprier ce pilier pour que la durabilité
cesse d’être un critère ponctuel au moment des appels d’offres pour devenir une réflexion continue tout au long du cycle de vie des applications.
Partager la donnée pour mieux agir : l’exemple d’AWS
Andrew a présenté les dernières mises à jour du Carbon Footprint Tool d’AWS, conçues pour offrir une transparence accrue sur l’empreinte carbone du cloud.
Ces évolutions, issues des retours clients, permettent désormais de :
- Comprendre l’impact géographique : les organisations peuvent voir comment le choix de la région cloud influence leur empreinte carbone
- Exporter et croiser les données : les équipes peuvent intégrer ces informations dans leurs propres outils d’analyse pour des rapports consolidés
- Couvrir la chaîne de valeur : l’intégration des données de Scope 3 donne une vision plus complète de l’impact environnemental
Pour Andrew, ces avancées permettent aux organisations de prendre de meilleures décisions.
Apprendre ensemble : former, sensibiliser et rendre le numérique responsable actionnable
Pour les deux experts, la montée en compétences est un levier incontournable.
Sunil a insisté sur la nécessité de former les équipes techniques, data et services pour que la durabilité soit intégrée “dès le début du parcours plutôt qu’en réflexion tardive.”
Andrew a élargi le propos en soulignant que les compétences ne doivent pas se limiter aux profils techniques. Il a souligné l’importance d’impliquer également les collaborateurs non techniques, afin qu’ils puissent comprendre la donnée, s’approprier les bons outils et savoir en tirer des décisions éclairées.
Il a également partagé une pratique qui porte ses fruits : rassembler des groupes de personnes issues d’organisations différentes pour apprendre ensemble, échanger sur leurs expériences et renforcer la compréhension collective des enjeux du numérique durable.
Selon lui, ce type de démarche collaborative permet d’accélérer la montée en maturité du marché dans son ensemble.
Par exemple, ces échanges favorisent une meilleure compréhension des enjeux environnementaux dans leur globalité : si le carbone reste un indicateur central, les organisations cherchent désormais à intégrer d’autres données, comme celles liées à l’eau ou à la biodiversité.
En résumé
Cette rencontre marquant le lancement de Sopht au Royaume-Uni a illustré un point essentiel : la durabilité du numérique est une aventure collective.
Trois premiers pas se dégagent pour les organisations qui souhaitent s’engager dans cette voie :
- Former les équipes techniques et non techniques à la mesure d’impact environnemental, dès maintenant
- Intégrer la durabilité dès la phase de design, plutôt que de corriger a posteriori
- Rejoindre des communautés d’apprentissage inter-entreprises pour accélérer collectivement.
Par exemple, l’association française Boavizta est au coeur de Sopht. Elle joue un rôle crucial en faisant pression pour “plus de données” et des “méthodologies rigoureuses” afin de mieux mesurer l’impact de l’IT.
En combinant expertise technologique, cadre méthodologique et approche collaborative, il devient possible d’allier performance, innovation et responsabilité.
Partagez cet article sur vos réseaux
Cet article est basé sur une discussion qui a eu lieu lors du lancement de Sopht au Royaume-Uni, avec la participation de Sunil Veddam, Senior Director of Sustainability Future chez Capgemini, Andrew Morrow, UK SA Sustainability Lead chez AWS, et Magali Saúl, International Expansion Lead chez Sopht.
Les intervenants ont unanimement souligné que la collaboration au sein de l’écosystème du numérique durable est essentielle pour avoir un réel impact.
Repenser la durabilité comme un défi collectif
Dès l’ouverture, Magali a rappelé la conviction de Sopht : “le défi de la durabilité n’est pas quelque chose que nous pouvons résoudre seuls.”
Andrew et Sunil ont prolongé cette idée en insistant sur la nécessité d’une approche d’écosystème, où les partenaires partagent expertise et outils pour atteindre des résultats tangibles.
Le contexte
Sunil, de Capgemini, a rapidement dressé un tableau alarmant : si la contribution de l’IT aux émissions mondiales se situait entre 4 % et 6 % en 2024/2025, elle devrait grimper à environ 30 % au cours des cinq prochaines années. Cette augmentation exponentielle est principalement attribuée à l’adoption massive de l’intelligence artificielle.
Face à ce constat, Capgemini travaille avec le gouvernement britannique pour définir des cadres de référence : de véritables “manuels” intégrant normes, indicateurs de performance et points de données, permettant aux organisations de mieux mesurer et piloter leurs actions.
Collaborer entre techniciens et experts durabilité
Andrew a insisté sur un point essentiel : les entreprises qui avancent le plus vite sont celles où les ingénieurs et les responsables durabilité se parlent réellement.
Trop souvent, ces deux mondes évoluent en parallèle, alors qu’ils devraient s’unir pour traduire les ambitions environnementales en données exploitables.
Le manque d’ingénieurs et de data scientists spécialisés dans la durabilité reste un frein majeur. C’est pourquoi il devient crucial, selon Andrew, d’exprimer clairement les objectifs et de les relier à la donnée, afin d’orienter les décisions sur des bases factuelles.
Co-créer la durabilité dès la conception
Les deux intervenants ont convergé sur une même idée : la durabilité doit être intégrée dès les premières phases de conception, et non ajoutée en fin de projet.
Sunil a rappelé qu’il est plus coûteux de “réparer” a posteriori que d’investir en amont dans des choix responsables :
“Il est plus coûteux de corriger rétrospectivement que d’investir dès le début.” – Sunil, Capgemini
Chez AWS, cette approche se traduit par un pilier de durabilité intégré à l’architecture cloud depuis 2022.
Andrew a encouragé les équipes à s’approprier ce pilier pour que la durabilité
cesse d’être un critère ponctuel au moment des appels d’offres pour devenir une réflexion continue tout au long du cycle de vie des applications.
Partager la donnée pour mieux agir : l’exemple d’AWS
Andrew a présenté les dernières mises à jour du Carbon Footprint Tool d’AWS, conçues pour offrir une transparence accrue sur l’empreinte carbone du cloud.
Ces évolutions, issues des retours clients, permettent désormais de :
- Comprendre l’impact géographique : les organisations peuvent voir comment le choix de la région cloud influence leur empreinte carbone
- Exporter et croiser les données : les équipes peuvent intégrer ces informations dans leurs propres outils d’analyse pour des rapports consolidés
- Couvrir la chaîne de valeur : l’intégration des données de Scope 3 donne une vision plus complète de l’impact environnemental
Pour Andrew, ces avancées permettent aux organisations de prendre de meilleures décisions.
Apprendre ensemble : former, sensibiliser et rendre le numérique responsable actionnable
Pour les deux experts, la montée en compétences est un levier incontournable.
Sunil a insisté sur la nécessité de former les équipes techniques, data et services pour que la durabilité soit intégrée “dès le début du parcours plutôt qu’en réflexion tardive.”
Andrew a élargi le propos en soulignant que les compétences ne doivent pas se limiter aux profils techniques. Il a souligné l’importance d’impliquer également les collaborateurs non techniques, afin qu’ils puissent comprendre la donnée, s’approprier les bons outils et savoir en tirer des décisions éclairées.
Il a également partagé une pratique qui porte ses fruits : rassembler des groupes de personnes issues d’organisations différentes pour apprendre ensemble, échanger sur leurs expériences et renforcer la compréhension collective des enjeux du numérique durable.
Selon lui, ce type de démarche collaborative permet d’accélérer la montée en maturité du marché dans son ensemble.
Par exemple, ces échanges favorisent une meilleure compréhension des enjeux environnementaux dans leur globalité : si le carbone reste un indicateur central, les organisations cherchent désormais à intégrer d’autres données, comme celles liées à l’eau ou à la biodiversité.
En résumé
Cette rencontre marquant le lancement de Sopht au Royaume-Uni a illustré un point essentiel : la durabilité du numérique est une aventure collective.
Trois premiers pas se dégagent pour les organisations qui souhaitent s’engager dans cette voie :
- Former les équipes techniques et non techniques à la mesure d’impact environnemental, dès maintenant
- Intégrer la durabilité dès la phase de design, plutôt que de corriger a posteriori
- Rejoindre des communautés d’apprentissage inter-entreprises pour accélérer collectivement.
Par exemple, l’association française Boavizta est au coeur de Sopht. Elle joue un rôle crucial en faisant pression pour “plus de données” et des “méthodologies rigoureuses” afin de mieux mesurer l’impact de l’IT.
En combinant expertise technologique, cadre méthodologique et approche collaborative, il devient possible d’allier performance, innovation et responsabilité.


